REALIDAD Y FICCIÓN                                                                      LECTURA, COMENTARIO, CREACIÓN                                                                                                                                                                              Edición de la página

Web de la profesora Mercedes Laguna

Bachillerato

 

2º de Bachillerato

I.E.S. "P. Jiménez Montoya". Baza

 

Capacidad de actuar

 

Volverse capaz, ser reconocido

Un texto de Paul Ricoeur

Paul Ricoeur

Phénoménologie de l’homme capable

Phenomenology of the Capable Man

Fenomenología del hombre capaz

 

Fragmento del artículo:

 

Volverse capaz, ser reconocido

Becoming Capable, Being Recognized

Devenir capable, être reconnu

 

-----------------------------------------------

Lectura pedagógica del fragmento "Fenomenología del hombre capaz":

La persona humana como un ser capaz de actuar

Mercedes Laguna

 

 

Phénoménologie de l’homme capable

Paul Ricouer

Il est possible d’établir une typologie des capacités de base, à la jointure de l’inné et de l’acquis. Ces pouvoirs de base constituent la première as sise de l’humanité, au sens de l’humain opposé à l’inhumain. Le changement qui est un aspect de l’identité – des idées et des choses – revêt au niveau humain un aspect dramatique, qui est celui de l’histoire personnelle enchevêtrée dans les histoires innombrables de nos compagnons d’existence. L’identité personnelle est marquée par une temporalité qu’on peut dire constitutive. La personne est son histoire. Dans l’esquisse de typologie que je propose, je considère tour à tour la capacité de dire, celle d’agir, celle de raconter, à quoi j ’ajoute, l’imputabilité et la promesse. Dans ce vaste panorama des capacités affirmées et assumées par l’agent humain, l’accent principal se déplace d’un pôle à première vue moralement neutre à un pôle explicitement moral où le sujet capable s’atteste comme sujet responsable.

Quelques mots sur chacune de ces capacités: par «pouvoir dire», il faut entendre une capacité plus spécifique que le don général du langage qui s’exprime dans la pluralité des langues avec chacune sa morphologie, son lexique, sa syntaxe, sa rhétorique. Pouvoir dire, c’est produire spontanément un discours sensé. Dans le discours quelqu’un dit quelque chose à quelqu’un selon des règles communes. Dire quelque chose, c’est le sens; sur quelque chose, c’est la référence à l’extralinguistique; à quelqu’un, c’est l’adresse, base de la conversation. Par «pouvoir agir», j’entends la capacité de produire des événements dans la société et la nature. Cette intervention transforme la notion d’événements, qui ne sont pas seulement ce qui arrive. Elle introduit la contingence humaine, l’incertitude et l’imprévisibilité dans le cours des choses.

Le «pouvoir raconter» occupe une place éminente parmi les capacités dans la mesure où les événements de toute origine ne deviennent lisibles et intelligibles que racontés dans des histoires; l’art millénaire de raconter des histoires, lorsqu’il est appliqué à soi-même, donne des récits de vie que l’histoire des historiens articule. La mise en récit marque une bifurcation dans l’identité elle-même – qui n’est plus seulement celle du même – et l’identité de soi qui intègre le changement comme péripétie. On peut parler dès lors d’une identité narrative: c’est celle de l’intrigue du récit qui reste inachevé et ouvert sur la possibilité de raconter autrement et de se laisser raconter par les autres.

L’imputabilité constitue une capacité franchement morale. Un agent humain est tenu pour l’auteur véritable de ses actes, quelle que soit la force des causes organiques et physiques. Assumée par l’agent, elle le rend responsable, capable de s’attribuer une part des conséquences de l’action; s’agissant d’un tort fait à autrui elle dispose à la réparation et à la sanction finale.

La promesse est possible sur cette base; le sujet s’engage dans sa parole et dit qu’il fera demain ce qu’il dit aujourd’hui; la promesse limite l’imprévisibilité du futur, au risque de la trahison; le sujet peut tenir ou non sa promesse; il engage ainsi la promesse de la promesse, celle de tenir sa parole, d’être fiable.

 

Revue des revues de l’adpf, sélection de décembre 2005

• Paul RICŒUR : « Devenir capable, être reconnu »

article publié initialement dans la revue, n°7, juillet 2005.

 

----------------------------------------------------------------------------------------

 

Phenomenology of the Capable Man

Paul Ricoeur

Traducteur:

Chris Turner/Institut Français du Royaume Uni pour la version anglaise

 

It is possible to draw up a typology of basic capacities at the point where innate and acquired characteristics intersect. These fundamental powers constitute the primary base of humanity, in the basic sense of human-ness. At the human level, change, which is an aspect of identity (of ideas and things), takes on a dramatic aspect, which is that of personal history, entangled with the countless histories of our companions in existence. Personal identity is characterized by a temporality that may be described as constitutive. Persons are their histories. In the outline typology I propose, I examine in turn the capacity to say, the capacity to act and the capacity to narrate, to which I add imputability and the act of promising. In this broad overview of the capacities asserted and exercised by the human agent, the main emphasis shifts from a pole that is, at first sight, morally neutral, to an explicitly moral pole, where the capable subject attests him or herself to be a responsible subject.

A few words on each of these capacities: by “being able to say”, I mean a capacity more specific than the general gift of language that expresses itself in the plurality of languages, each with its morphology, lexicon, syntax and rhetoric. To be able to say is to produce meaningful discourse spontaneously. In discourse someone says something to someone in accordance with shared rules. “Saying something” is the meaning; “about something” is the reference to the extra-linguistic; “to someone” is the address, the basis of conversation. By “being able to act”, I mean the capacity to produce events in society and nature. This intervention transforms the notion of events, which are not simply what happens. It introduces human contingency, uncertainty and unpredictability into the course of things.

“Being able to narrate” occupies a pre-eminent place among the capacities, insofar as events of whatever origin become legible and intelligible only when recounted in stories; the age-old art of story-telling, when applied to oneself, produces life narratives which the historians articulate as history. Emplotment marks a bifurcation in identity itself – which is no longer merely the identity of the same – and in one’s own identity, which incorporates change as peripeteia. One may speak, consequently, of a narrative identity: the identity of the narrative plot that remains unfinished and open to the possibility of being told differently or of letting itself be told by others.

Imputability constitutes a clearly moral capacity. Human agents are regarded as the true authors of their acts, regardless of the force of the organic or physical causes. This imputability, accepted by the agent, makes him responsible, capable of ascribing to himself some of the consequences of action; where harm done to others is concerned, it underlies the possibility of reparation and final sanction.

It is on this basis that promising is possible: subjects commit themselves by giving their word and say they will do tomorrow what they pledge today. The promise limits the unpredictability of the future – at the risk of betrayal. Subjects may keep their promises or break them. In this way, they make a pledge additional to the original promise: the pledge that they will keep their word, that they will be dependable.

Revue des revues de l’adpf, sélection de décembre 2005

• Paul RICŒUR : «Devenir capable, être reconnu »

article publié initialement dans la revue, n°7, juillet 2005.

Traducteur:

© Chris Turner/Institut Français du Royaume Uni pour la version anglaise

----------------------------------------------------------------------------------------

 

Fenomenología del hombre capaz

Paul Ricoeur

Traducteur:

Mónica Portnoy Binder/Centre Culturel et de Coopération de Mexico – Institut Français d’Amérique Latine pour la version espagnole

 

Se puede establecer una tipología de las capacidades básicas, en la unión de lo innato y de lo adquirido. Estos poderes básicos constituyen el primer cimiento de la humanidad, en el sentido de lo humano opuesto a lo inhumano. El cambio, que es un aspecto de la identidad –de las ideas y de las cosas– reviste en el nivel humano un aspecto dramático, que es el de la historia personal enredada en las innumerables historias de nuestros compañeros de existencia. La identidad personal está marcada por una temporalidad que podemos denominar constitutiva. La persona es su historia. En el esquema de tipología que propongo, considero sucesivamente la capacidad de decir, la de actuar y la de contar, a las que agrego la imputabilidad y la promesa. En este vasto panorama de las capacidades afirmadas y asumidas por el agente humano, el acento principal se desplaza de un polo a primera vista moralmente neutro, a un polo explícitamente moral donde el sujeto capaz se prueba como sujeto responsable.

Algunas palabras sobre cada uno de estas capacidades: por “poder decir” se debe entender una capacidad más específica que el don general del lenguaje, que se expresa en la pluralidad de las lenguas, cada una de las cuales tiene su morfología, su léxico, su sintaxis y su retórica. Poder decir es producir espontáneamente un discurso sensato. En el discurso alguien dice algo a alguien de acuerdo con reglas comunes. Decir algo se remite al sentido; acerca de algo se remite a la referencia extralingüística; a alguien se remite a la dirección, base de la conversación. Por “poder actuar”, entiendo la capacidad de producir acontecimientos en la sociedad y en la naturaleza. Esta intervención transforma la noción de acontecimientos, que no son sólo lo que pasa. Introduce la contingencia humana, la incertidumbre, y lo imprevisible en el curso de las cosas.

El “poder contar” ocupa un lugar eminente entre las capacidades en la medida en que los acontecimientos de cualquier origen sólo se vuelven legibles e inteligibles cuando se cuentan dentro de una historia; el arte milenario de contar historias, cuando se aplica a uno mismo, produce relatos de vida que la historia de los historiadores articula. La puesta en relato marca una bifurcación en la identidad misma –que ya no es sólo la del yo mismo– y en la identidad de sí, que integra el cambio como peripecia. Entonces, podemos hablar de una identidad narrativa: la de la intriga del relato que permanece inacabado y abierto a la posibilidad de contar de otro modo y de dejarse contar por los otros.

La imputabilidad constituye una capacidad claramente moral. Un agente humano es considerado como el verdadero autor de sus actos, cualquiera que sea la fuerza de las causas orgánicas y físicas. Asumida por el agente, lo vuelve responsable, capaz de atribuirse una parte de las consecuencias de la acción; si se trata de un daño hecho a otros, dispone a la reparación y a la sanción final.

Sobre esta base la promesa es posible; el sujeto se compromete con su palabra y dice que hará mañana lo que dice hoy: la promesa limita lo imprevisible del futuro, a riesgo de traición; el sujeto puede mantener su promesa o romperla; de esta manera, compromete la promesa de la promesa, la de cumplir su palabra, de ser confiable.

 

Revue des revues de l’adpf, sélection de décembre 2005

• Paul RICŒUR : « Devenir capable, être reconnu »

article publié initialement dans la revue, n°7, juillet 2005.

Traducteur:

Mónica Portnoy Binder/Centre Culturel et de Coopération de Mexico – Institut Français d’Amérique Latine pour la version espagnole

 

------------------------------------------------------------------------------------------

 

La persona humana como un ser capaz de actuar

Mercedes Laguna

 

 

         Presento aquí mi lectura (una lectura “pedagógica”) de la “Fenomenología del hombre capaz”: un fragmento del artículo “Volverse capaz, ser reconocido”, escrito por Ricoeur en 2003[1].

 

         Ricoeur nos enfrenta a la cuestión sobre cuáles son las capacidades básicas de una persona humana, aquellas que constituyen al ser humano como tal.

         Desde el comienzo, el filósofo francés conduce al lector a reflexionar sobre la identidad humana[2]; esta pregunta repetida en las distintas corrientes filosóficas, experimentada con exigencia de respuesta por muchos hombres y mujeres a lo largo de la historia, cobra en Ricoeur una dimensión novedosa y reveladora: Ricoeur une identidad personal con narratividad; es decir, según él, nuestra identidad personal está constituida por todo lo que nos ha ido pasando a lo largo de nuestra historia –somos lo que hemos vivido; pero, aún más, todos los retazos de nuestra historia han estado (y los de ahora están) entrelazados, “enredados” con los de los compañeros de camino, –una historia personal “enchevêtrée”, dice Ricoeur, en las historias innumerables de los demás-.

         El tiempo, mejor dicho, la temporalidad, es esencial en la constitución de la identidad personal. Llegamos a ser nosotros mismos a lo largo –y al final- de un proceso, mediante el cual vamos adquiriendo capacidades, y la mayor de todas es “volverse capaz de actuar”.

         Ricoeur considera tres modos de capacidad de acción decisivos: la capacidad de decir, la capacidad de actuar, la capacidad de contar[3]. Y añade dos más: el que uno sea responsable de sus actos (imputabilidad) y el que pueda ser capaz de hacer una promesa y cumplirla.

         Repasamos estas capacidades:

 

1)   Poder decir:

“Poder decir es producir espontáneamente un discurso sensato”. En el presente fragmento, el autor no explica más sobre esta capacidad, sin embargo, en su libro Sí mismo como otro, dedica varios capítulos a la explicación del “poder decir”. A mí me interesa aquí resaltar la habilidad para construir textos, orales y escritos, por parte del hablante mediante los que consigue transmitir a otra persona –su interlocutor- su visión del mundo, sus reflexiones –entre otras cosas-. En esta habilidad del poder decir, desempeñaría un papel importante la argumentación.

 

2)   Poder actuar:

“Por poder actuar entiendo la capacidad de producir acontecimientos en la sociedad y en la naturaleza”. Es la capacidad de producir un cambio.[4]

Sin embargo, más allá de la filosofía kantiana, y desarrollando la filosofía de la acción que auspició Fichte, Ricoeur incluye dentro de su noción de la capacidad de actuar la serie de “elementos oscuros” que los llamados por él “filósofos de la sospecha” pusieron sobre la mesa, como condicionantes que demandan atención: la contingencia humana, la incertidumbre, lo imprevisible[5]. El caso extremo a la hora de otorgar protagonismo a estos condicionantes sería el determinismo, ya sea el determinismo social o, incluso, el biológico. Como veremos más adelante, Ricoeur, en la estela de Kant y de Fichte, piensa que estos “elementos oscuros” nos condicionan, pero que no nos determinan (hablando de una forma general).

 

3)   Poder contar:

“Los acontecimientos de cualquier origen sólo se vuelven legibles e inteligibles cuando se encuentran dentro de una historia”. Ser capaces de contarnos a nosotros mismos nuestra propia historia, quién somos. Pero también ser capaces de contársela a los demás[6].

En una de las obras más importantes de Ricoeur, una obra en tres tomos cuyo título es precisamente Tiempo y narración, el filósofo francés estudia el papel fundamental de la intriga dentro de la narración: el modo como organiza el autor su relato es esencial tanto para lo que quiere transmitir como para lo que los lectores han de saber interpretar (desde luego, no siempre las interpretaciones van a coincidir; incluso se pueden ir completando a lo largo del tiempo: sucesivas interpretaciones de un mismo texto, a veces opuestas, que, al compararlas, ayudan a entenderlo mejor. Es el proceso de la hermenéutica).

En este punto, Ricoeur apunta una de las claves de su filosofía: en el “dejarse contar por los otros”, está la noción de “alteridad”, a la que Ricoeur, junto con la temporalidad, considera esencial y constitutiva del ser humano.

La alteridad (la necesidad de tener en cuenta a los otros para pensarnos, para contarnos, para vivir) le da pie para presentar las dos capacidades finales: la imputabilidad y la promesa.

 

4)    La imputabilidad

O la capacidad de ser responsable de los propios actos: “un agente humano es considerado como el verdadero autor de sus actos, cualquiera que sea la fuerza de las causas orgánicas y físicas”, dice Ricoeur. Dejando a un lado los casos extremos en los que los condicionantes pueden llegar a ser tan fuertes que anulen la responsabilidad, Ricoeur quiere que reflexionemos sobre la capacidad de ser imputados por nuestros propios actos, también en cuanto que, a veces, nos ponemos en el camino de ser influenciados por determinadas circunstancias.

Aquí la alteridad requiere por parte del responsable que los daños sean, de alguna manera, reparados.

 

5)    La promesa

Sólo cuando una persona llega a ser consciente de la responsabilidad de sus actos, puede ser capaz de “comprometerse mediante la palabra”: eso es hacer una promesa. Y, lo más importante, empieza a tener la capacidad de ir cumpliendo su promesa, mantenerla. Si la mantiene, llega a ser una persona en la que se puede confiar: "être fiable”.

 

 


 

[1] Se publicó por primera vez en 2005, el año de su muerte.

[2] Recordemos aquí el proceso de formación que vive Leonardo Villalba (La Reina de las Nieves) en la reconstrucción de su propia identidad.

[3] La capacidad de contar aparece, obviamente, relacionada con los dos libros que leemos este trimestre: en primer lugar por la habilidad de los autores y de los narradores para contar historias, pero también porque los personajes que allí aparecen, especialmente en La Reina de las Nieves son buenos “contadores de historias”.

[4] Este punto es de sumo interés para la interpretación y el comentario de nuestro segundo libro de lectura: El árbol de la ciencia de Pío Baroja. A Andrés Hurtado no le gusta lo que ve a su alrededor, ni cuando es estudiante, ni cuando ejerce de médico en Aldecoa, ni, por supuesto, los acontecimientos trágicos del final. Como han repetido muchos investigadores, la obra es una fuerte crítica a la sociedad española de la época. Pero no es sólo eso. Tendremos que interpretar cuál es la actitud de Hurtado ante los acontecimientos y si, realmente, no tenía otra salida que la que toma en el desenlace de la novela.

[5] Para la interpretación de El árbol de la ciencia, habremos de relacionar estas ideas con la filosofía de Schopenhauer. Tenderemos que reflexionar sobre el poder de las negatividades en el curso de la vida y si la solución que propone Schopenhauer (que es, en cierto modo, el camino que toma Andrés Hurtado) es la que el autor de la novela quiere ofrecer al lector. Habremos de descubrir cuál es la intención última de Pío Baroja.

[6] De hecho, sólo cuando interpretamos la filosofía que quiere transmitir Baroja no como un discurso argumentativo que coincide con las reflexiones bien del doctor Iturrioz, bien de Andrés Hurtado, sino como una filosofía que se encuentra cuando recorremos el proceso narrativo y somos capaces de interpretar cuál era la intención comunicativa del autor, sólo entonces nuestra interpretación será correcta.

 

----------------------------------------------------------------------------------------

 

Foro de Realidad y ficción

www.realidadyficcion.eu

www.filosofiayliteratura.org

 

 

 

 

 

 

 
 

Edición del sitio web:

© Mercedes Laguna González

Foro Realidad y ficción

18800 Baza (Granada)

 

Escríbenos

editora@realidadyficcion.eu