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L’esquisse d’une herméneutique de l’espace chez Paul Ricœur Université de Montréal Résumé Parallèlement à sa conception du temps, la philosophie de Paul Ricœur offre quelques développements intéressants concernant l’espace. C’est à partir de ces développements que nous nous proposons ici de retracer brièvement ce qui pourrait former les grandes lignes d’une herméneutique de l’espace. La piste empruntée par Ricœur est celle d’un traitement de la question de l’espace analogue aux importants développements sur le temps offerts dans Temps et récit. Nous formulons quelques questions et hypothèses sur la nature et l’intérêt de cette voie empruntée par Ricœur.
Introduction Ricœur est, à juste titre, d’abord et avant tout connu comme penseur du temps, de l’histoire et de la mémoire. Il ne s’agit pas d’une fausse impression, cette prédominance thématique du temps est clairement et indubitablement affichée dans sa trilogie Temps et récit (1983-85), ainsi que dans La mémoire, l’histoire, l’oubli (2000). En fait, cette prédominance est telle, que le lecteur de son œuvre est en droit de se demander : « Mais qu’en est-il de l’espace ? » La réponse à cette question est assurément qu’on ne retrouve dans l’œuvre nul traitement équivalent aux importants développements sur le temps, mais il existe néanmoins l’esquisse d’une réflexion sur l’espace. Nous nous proposons ici d’en tirer les grandes lignes.
De l’espace selon le modèle du temps Les traits les plus vastes de cette réflexion sur l’espace se trouvent dans un passage de La mémoire, l’histoire, l’oubli consacré au thème de « L’espace habité », où Ricœur offre en miniature une analyse de l’espace analogue à l’analyse du temps développée dans Temps et récit. Dans la grande trilogie sur la question du temps, Ricœur s’était proposé d’approfondir l’aporie repérée entre deux conceptions du temps, un temps phénoménologique et un temps cosmologique (aussi appelés « temps de l’âme » et « temps du monde »), irréductibles l’un à l’autre. Selon la lecture proposée par Ricœur, tout approfondissement de l’analyse du temps phénoménologique et du temps cosmologique ne ferait qu’accroître l’aporie de l’irréductibilité des deux temps, plutôt que de la résoudre. Sans offrir à proprement parler une solution à l’aporie, mais plutôt suivant l’intention de faire travailler cette aporie pour la rendre productive, Ricœur se tourne vers l’analyse du récit de fiction et du récit historique pour penser un pont entre temps phénoménologique et temps cosmologique. La grande thèse de Temps et récit est ainsi que « le temps devient temps humain dans la mesure où il est articulé de manière narrative[1] ». L’activité narrative permettrait de penser un temps humain, entre le temps phénoménologique et le temps cosmologique, constitué par l’apport des récits de fiction et des récits historiques, qui offrent ce que Ricœur appelle une « refiguration de l’expérience temporelle ». Ainsi, à une aporétique de la temporalité vient répondre une poétique de la narrativité. Alors que le récit de fiction propose essentiellement des variations imaginatives sur des rapports possibles au temps, le récit historique constitue, par l’entremise de connecteurs, un temps historique. Ricœur identifie trois principaux connecteurs : 1) le calendrier ; 2) la suite des générations ; 3) les archives, documents et traces. Le cas de l’institution du calendrier est particulièrement intéressant, car selon Ricœur il est le principal connecteur par lequel est inventé un tiers-temps. La grande vertu du temps calendaire est qu’il « cosmologise le temps vécu » et qu’il « humanise le temps cosmique[2] » en se constituant d’une part selon le mouvement des astres et d’autre part selon des événements historiques fondateurs et le rythme des fêtes religieuses et séculaires. C’est par rapport à ce temps calendaire que passent les générations et que sont datés les archives, documents et traces du passé. Qu’en est-il alors de l’espace ? De façon parfaitement analogue à la réflexion sur le temps, Ricœur suggère une opposition aporétique entre espace vécu et espace géométrique à partir de laquelle se laisse comprendre un espace humain, soit un espace habité et construit. Il nous invite à penser phénoménologiquement notre rapport à l’espace vécu à partir de l’expérience du corps propre, telle que décrite par Merleau-Ponty dans la Phénoménologie de la perception. À ce niveau fondamental, le corps propre tient lieu de point de repère, d’ici absolu, à partir duquel sont pensées des orientations (le haut et le bas, le près et le lointain, etc.) et des postures (debout, couché, etc.) structurant notre habitation de l’espace. Mais, soutient Ricœur : À vrai dire, les déplacements du corps et même son maintien en place ne se laissent ni dire, ni penser, ni même à la limite éprouver, sans quelque référence, au moins allusive, aux points, lignes, surfaces, volumes, distances, inscrits sur un espace détaché de la référence à l’ici et au là-bas inhérents au corps propre[3].
De cette façon, l’espace vécu présupposerait toujours déjà d’une façon ou d’une autre, ne serait-ce qu’implicitement, un certain rapport à l’espace géométrique. Cet espace habité, conjuguant espace vécu et espace géométrique, est essentiellement un espace construit par l’architecture. Nous verrons de quelle façon le rapport de l’architecture à l’espace est parfaitement analogue à celui du récit au temps. Mais avant cela, un pas de plus doit être fait pour trouver l’équivalent spatial du temps historique, en passant de l’espace construit à l’espace géographique. L’espace géographique est à la fois un espace géométrique, mesurable, objectivable, mais aussi un espace habité et un milieu de vie. L’espace géographique se laisse appréhender sous son aspect géométrique par l’entremise de la cartographie, laquelle implique des variations d’échelle, alors que l’aspect humain désigne l’occupation et le découpage de l’espace par les peuples. Pour illustrer ce second aspect, Ricœur renvoie le lecteur aux travaux de « géo-histoire » de l’école des Annales, notamment au célèbre ouvrage de Fernand Braudel sur La Méditerranée et le Monde méditerranéen à l’époque de Philippe II, dans lequel la notion de civilisation est définie de façon significative comme « espace travaillé par l’homme et l’histoire[4] ».
De l’architecture selon le modèle du récit Le rôle de l’architecture, concernant le problème de l’espace qui nous intéresse ici, jouit d’un traitement plus élaboré dans un article intitulé « Architecture et narrativité ». Ricœur cherche à y établir « un parallélisme étroit entre architecture et narrativité, en ceci que l’architecture serait à l’espace ce que le récit est au temps, à savoir une opération "configurante"[5] ». Pour mieux comprendre ce parallèle, il importe de revenir à Temps et récit. L’un des développements importants de la trilogie est sans contredit la caractérisation du récit en termes d’une triple mimèsis, désignant le passage d’un temps préfiguré (mimèsis I) à un temps "refiguré" (mimèsis III) par l’entremise d’un acte narratif de configuration (mimèsis II). Selon ce schéma, l’acte narratif de configuration viendrait puiser en amont du texte dans des structures intelligibles, dans notre fonds symbolique et dans le caractère temporel de notre pré-compréhension du monde de l’action, les ressources nécessaires à une configuration narrative de notre expérience temporelle. Mimèsis I représente l’ensemble des composantes qui structurent notre rapport courant au temps, dans lesquelles un récit peut puiser les matériaux permettant la réalisation d’une configuration narrative (mimèsis II). En aval du texte, le processus de "refiguration" viendrait compléter l’acte de configuration par l’acte de lecture et d’application, par l’entremise duquel le lecteur peut faire sienne l’expérience temporelle suggérée par le monde du texte. Mimèsis III est ainsi le point d’intersection entre le monde du texte et le monde du lecteur, où le lecteur peut s’approprier un temps devenu humain suite à l’acte de configuration. La thèse de Ricœur est que l’architecture et l’urbanisme opèrent une triple mimèsis à l’égard de l’espace, au même titre que le récit à l’égard du temps. Ainsi, comme la mise en intrigue pour la configuration narrative du temps, le construire ferait office d’acte de configuration architecturale et urbanistique de l’espace (mimèsis II). En amont de cet acte de configuration, Ricœur définit la préfiguration (mimèsis I) selon notre habiter fondamental relevant de ce que Husserl nomme le monde de la vie (Lebenswelt). À ce niveau, l’habiter appelle l’acte architectural de configuration selon différentes préoccupations : protéger un habitat, marquer des limites, établir un dedans et dehors, etc. Plus encore, l’habiter appelle aussi bien l’acte urbanistique dans la mesure où : Habiter est fait de rythmes, d’arrêts et de mouvements, de fixation et de déplacements. Le lieu n’est pas seulement le creux où se fixer, comme le définissait Aristote (la surface intérieure de l’enveloppe), mais aussi l’intervalle à parcourir. La ville est la première enveloppe de dialectique de l’abri et du déplacement[6].
Cette dialectique de l’abri et du déplacement souligne l’exigence d’un développement conjoint des bâtiments et de la ville, de l’architecture et de l’urbanisme. Donc de la préfiguration, nous passons à l’acte de configuration comme tel (mimèsis II). Si, comme l’enseigne Temps et récit, la mise en intrigue se caractérise par l’exercice d’une synthèse temporelle de l’hétérogène, c’est-à-dire un acte de rassemblement et de mise en ordre de différents éléments temporels, l’acte architectural de configuration devrait se révéler comme une synthèse spatiale de l’hétérogène. Comme l’écrit Ricœur : On a observé que la plastique du bâtiment compose entre elles plusieurs variables relativement indépendantes : les cellules d’espace, les formes masses, les surfaces limites. Le projet architectural vise ainsi à créer des objets où ces divers aspects trouvent une unité suffisante[7].
En ce sens, l’acte de configuration ne se limite pas à aménager des espaces distincts, mais tend à créer une certaine unité ou cohérence de l’espace aménagé[8]. Tout en entretenant un lien privilégié à l’espace, l’acte architectural de configuration implique nécessairement un rapport au temps. Premièrement, pour la raison très simple que le fait d’ériger un bâtiment se fait dans le temps, parfois sur une durée très longue (par exemple, des cathédrales). Deuxièmement, puisque par-delà la durée de la construction comme telle, le bâtiment vit et perdure dans le temps (et en porte les marques), grâce à la solidité des matériaux (au même titre que l’écriture assure la survie des récits). Troisièmement, l’acte architectural de configuration entretient un rapport au temps, en ce sens que le bâtiment s’érige à une époque précise, dans un contexte historique précis, et côtoie des bâtiments qui le précèdent. Pour Ricœur : C’est au cœur de cet acte d’inscription que se joue le rapport entre innovation et tradition. De même que chaque écrivain écrit "après", "selon" ou "contre", chaque architecte se détermine par rapport à une tradition établie[9].
Nous arrivons finalement au stade de la « refiguration » (mimèsis III). Si le récit permet une refiguration de notre expérience temporelle par laquelle s’offre à nous un temps raconté, un temps humain, c’est notre expérience spatiale que l’architecture et l’urbanisme refigurent de façon à ce que nous vivions dans un espace habité et construit, soit un espace humain. Temps et récit situe plus précisément la refiguration au point de rencontre du monde du texte et du monde du lecteur, point de rencontre où le lecteur peut faire sienne l’expérience temporelle possible proposée par le texte : Repris et assumé dans l’acte de lire, le texte déploie sa capacité d’éclairer ou d’éclaircir la vie du lecteur ; il a le pouvoir de découvrir, de révéler le caché, le non-dit d’une vie soustraite à l’examen socratique, mais aussi de transformer l’interprétation banale que fait le lecteur selon la pente de la quotidienneté[10].
Or, les bâtiments s’offrent tout autant à une lecture que les récits, et permettent tout autant d’effectuer une refiguration. Ainsi Ricœur maintient-il que : « Ce que nous avons rencontré ici du même coup, c’est, en ce qui concerne le construit, la possibilité de lire et de relire nos lieux de vie à partir de notre manière d’habiter[11]. » Il importe donc de souligner que toute réalisation d’un projet architectural ou urbanistique implique la réception d’un public qui devra habiter le bâtiment ou la ville. Ce faisant, l’acte d’habiter doit être une réponse à la réalisation en question. La rencontre de l’œuvre architecturale ou urbanistique avec les personnes destinées à l’habiter permet d’initier de nouveaux rapports à notre espace humain et offre la possibilité de nouvelles lectures du contexte géographique et historique dans lequel elle prend place.
Questions et hypothèses Au terme de cette brève esquisse de ce que Ricœur suggère pour une éventuelle herméneutique de l’espace, nous nous proposons de formuler quelques questions et hypothèses concernant cette tentative de penser l’espace. 1) D’abord, peut-on vraiment penser l’espace selon le modèle de la réflexion sur le temps élaborée dans Temps et récit ? N’est-ce pas s’exposer à la critique bergsonienne sur la confusion du temps et de l’espace ? Il importe de souligner que la critique bergsonienne visait les philosophies qui cherchaient à penser le temps en le spatialisant. Or, ce n’est pas ce que Ricœur propose dans la mesure où sa réflexion sur le temps est bien distincte de sa réflexion sur l’espace. Ricœur semble plutôt faire le chemin inverse en pensant l’espace selon le temps, mais il nous paraît plus juste d’affirmer que Ricœur pense l’espace de façon analogue au modèle utilisé pour penser le temps. En fait, dans La mémoire, l’histoire, l’oubli, il se solidarise avec l’Esthétique transcendantale de Kant qui propose un traitement commun du temps et de l’espace[12]. Et il maintient, contre Bergson, qu’à proprement parler il n’y a pas chez Kant de confusion entre le temps et l’espace[13]. Notre hypothèse est que ce traitement analogique est viable, en ce qu’il permet de penser le temps (dans son rapport au récit) et l’espace (dans son rapport au construire) de façon distincte et complémentaire. Cependant, il y a dans l’Esthétique transcendantale une certaine primauté du temps sur l’espace[14], dont nous n’avons peut-être pas encore aujourd’hui tiré toutes les conséquences et par rapport à laquelle l’œuvre de Ricœur mériterait d’être questionnée. Car si Ricœur hérite de cette primauté du temps sur l’espace, cela ne vient-il pas compromettre le développement d’une authentique pensée de l’espace ? 2) Une seconde source d’interrogation est pour nous la thèse de Ricœur selon laquelle l’espace vécu présupposerait toujours déjà d’une façon ou d’une autre, ne serait-ce qu’implicitement, un certain rapport à l’espace géométrique. Il faut, selon nous, comprendre cette thèse à la lumière de la conviction profonde de Ricœur qu’un retour complet au monde de la vie (Lebenswelt) est hors d’atteinte. C’est du moins ce qu’il défend dans un article intitulé « L’originaire et la question-en-retour dans la Krisis de Husserl » (1980), où il avançait déjà la thèse qui nous occupe. De fait, nous pouvons y lire que « le monde pré-géométrique est déjà ordonné par des anticipations qui frayent la voie au monde géométrique ». Et ce, puisque : « Nous sommes dès toujours au-delà du prédonné – qui reste pré-donné, jamais donné à nouveau[15]. » C’est parce qu’il n’y a pas de retour possible au prédonné pur et que tout questionnement à rebours (Rückfrage) est motivé par une recherche philosophique déjà au-delà du prédonné, qu’un espace vécu complètement coupé de l’espace géométrique est pour nous inaccessible. Plus encore, ne devrait-on pas affirmer que l’espace ne s’offre toujours déjà à nous qu’à travers des interprétations héritées qui doivent être mises au jour ? 3) Si cette dernière hypothèse est exacte, alors se trouve justifié un détour herméneutique encore plus vaste que celui esquissé par Ricœur lui-même. Une herméneutique de l’espace devrait non seulement penser l’espace habité sous l’angle d’un espace construit et géographiquement représenté, mais aussi sous l’angle d’une poétique de l’espace qui ferait le détour par les représentations artistiques de l’espace, notamment dans les arts visuels tels que la peinture et la sculpture. Car, après tout, ces œuvres n’opèrent-elles pas aussi une triple mimèsis ? Et ces œuvres ne sont-elles pas un témoignage privilégié de notre rapport à l’espace, notamment dans sa dimension symbolique ? En plus du détour par les oeuvres, l’enseignement herméneutique de Heidegger et de Gadamer nous invite à chercher dans le langage lui-même, la sédimentation d’interprétations héritées qui doivent être questionnées. Ainsi une véritable herméneutique de l’espace devrait opérer sur quatre plans : au plan architectural et urbanistique ; au plan géographique ; au plan artistique ; et au plan langagier. 4) Finalement, nous avançons l’hypothèse que, conformément à la voie longue revendiquée et mise en pratique par Ricœur dans son œuvre[16], ce détour herméneutique par l’espace construit, représenté (scientifiquement et artistiquement) et mis en langage, doit trouver son achèvement dans un questionnement ontologique sur l’espace. Il s’agit, en somme, de viser un éclaircissement et une explicitation de notre rapport ontologique à l’espace, de façon à approfondir la compréhension de notre être-au-monde. Ce projet ne saurait se réaliser sans un questionnement important sur le rôle du corps dans notre rapport à l’être[17]. _________________________ Bibliographie
BERGSON, Henri. Durée et simultanéité, Paris, PUF, Quadrige, 1998. ―. Essai sur les données immédiates de la conscience, Paris, PUF, Quadrige, 2003. FRANCK, Didier. Chair et corps. Sur la phénoménologie de Husserl, Paris, Minuit, Arguments, 1981. ―. Dramatique des phénomènes, Paris, PUF, Épiméthée, 2001. ―. Heidegger et le problème de l’espace, Paris, Minuit, Arguments, 1986. HUSSERL, Edmund. La crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale, Paris, Gallimard, Tel, 2004. KANT, Emmanuel. Critique de la raison pure, trad. Alain Renaut, Paris, GF Flammarion, 2001. RICOEUR, Paul. Le conflit des interprétations, Paris, Seuil, 1969. ―. À l’école de la phénoménologie, Paris, Vrin, 2004. ―. La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Seuil, Points, 2003. ―. Temps et récit, 3 tomes, Paris, Seuil, Points, 1991. ―. « Architecture et narrativité », in revue Urbanisme, nº 303, nov./déc., 1998. __________________________________________________ [1] Paul Ricœur. Temps et récit, tome 1, Paris, Seuil, Points, 1991, p. 17. [2] Paul Ricœur. Temps et récit, tome 3, Paris, Seuil, Points, 1991, p. 197. [3] Paul Ricœur. La mémoire, l’histoire, l’oubli, Paris, Seuil, 2003, p. 185. [4] Ibidem, p. 189. [5] Paul Ricœur. « Architecture et narrativité », in revue Urbanisme, nº 303, nov./déc., 1998, p. 44. [6] Ibid., p. 45. (Les italiques sont de Ricœur.) [7] Ibid., p. 48. [8] Dans Temps et récit, Ricœur caractérise la mise en intrigue en termes de concordance discordante, c’est-à-dire que l’acte de configuration assure une certaine unité et intelligibilité du récit tout en admettant des coupures et ruptures de façon à insérer des renversements et un dénouement à l’intrigue. De la même façon, un bâtiment s’aménage selon une certaine concordance discordante, assurant une certaine intelligibilité dans le visiter et l’habiter, tout en admettant des changements et même des surprises d’une pièce à l’autre. Ainsi, il est désormais courant de penser l’impact esthétique du parcours d’un bâtiment selon le modèle du déplacement d’une caméra dans un film, qui découvre progressivement les éléments d’une scène. [9] Ibid., p. 48. [10] Ibid., p. 49. (Les italiques sont de Ricœur.) [11] Ibid., p. 49. [12] Cf. La mémoire, l’histoire, l’oubli, p. 183. [13] Cf. Temps et récit, tome 3, p. 102. [14] Kant y soutient que : « Le temps est la condition formelle a priori de tous les phénomènes en général. L’espace, en tant qu’il constitue la forme pure de toute intuition externe, est limité, comme condition a priori, simplement aux phénomènes extérieurs. » Critique de la raison pure, trad. Alain Renaut, Paris, GF Flammarion, 2001, p. 128 [A 34, B50]. [15] Ricœur. « L’originaire et la question-en-retour dans la Krisis de Husserl », in À l’école de la phénoménologie, Paris, Vrin, 2004, p. 370. [16] Sur la « voie longue » chez Ricœur, voir principalement : Paul Ricœur. Le conflit des interprétations, Paris, Seuil, 1969, pp. 10-15. [17] Sur cette voie, il faudrait entre autres s’inspirer des travaux de Didier Franck tels que : Chair et corps. Sur la phénoménologie de Husserl, Paris, Minuit, Arguments, 1981 ; Heidegger et le problème de l’espace, Paris, Minuit, Arguments, 1986 ; et Dramatique des phénomènes, Paris, PUF, Épiméthée, 2001. ____________________________________________________________
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